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  NATURES MORTES  

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Avril 97


Comme dans un dialogue avec ses propres tableaux, Daniel Fondimare, en captant l’image innocente de légumes et de fruits, a fait évoluer son travail dans un sens que l’on pressentait mais qu’on ne pouvait certes pas imaginer : quelque chose a surgi qui n’était peut-être pas prévu mais présent dès le début. Ainsi la théâtralisation d’objets (les potirons, les poires) grâce à une étude de la lumière, faisait qu’un décor se mettait en place. Cette fois ce sont les couleurs naturelles et sereines des débuts qui cèdent à des éclats parfois vénéneux : là, une courge d’un vert inattendu est comme teintée des reflets d’un ciel d’une autre galaxie, ici des bleus violents qui ont définitivement échappés à la modestie du clair-obscur, s’opposent à des orangés qui ont perdu la couleur rassurante du fruit. La lumière sur laquelle Daniel Fondimare concentrait son travail a imposé la couleur.

D’une représentation quasi botanique où la recherche sur la lumière contribuait seule à créer une atmosphère particulière à l’artiste, Daniel Fondimare est passé à un traitement de la couleur qui mène plus loin dans la création d’un univers essentiellement pictural, et qui se place définitivement dans la dimension de l’imaginaire. Cet ailleurs n’est pas le nôtre et en cela il nous questionne : que se passe-t-il là ?

Ce que nous voyons nous renvoie à de petits drames au sens théâtral. Rien n’est figé d’un tableau à l’autre où alternent violence et douceur : violence, dans la représentation d’un monde inquiétant ou d’incertitude troublante (des courges rouges placées devant un ciel électrique, un légume hybride mi-insecte) ; douceur, là où sont posées deux poires griffées de marron devant un ciel mordoré. Cependant qu’ailleurs, le velouté des mêmes fruits mûrs est dominé par un ciel bleu d’orage.

Il y aura une suite, l’histoire commence à peine : les lumières de Daniel Fondimare ont d’abord été éclairage, on les voit maintenant comme l’enveloppe éclatante d’un monde où l’objet est accessoire. Le silence retenu, un peu étouffé, des premiers tableaux cède à une note vive et suspendue.

Catherine Désormière © 2007

Contact : catherine.desormiere@free.fr
http://artsdust.free.fr/
http://desormiere.blog.lemonde.fr/desormiere/